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Stratégie de Communication Numérique : Histoire, et Mise en Pratique
Émission RLP Business 28 concernant la sortie de l’ouvrage Stratégie de Communication Numérique : Histoire, et Mise en Pratique (ISBN 978-6206692089)
Podcast Radio :
Stéphane Lambert : Bonjour, bonjour, c’est RLP Business, en direct depuis Coulomiers-Chamiers, vers Périgueux, dans le 24. RLP Business, l’émission où nous parlons du management, du commercial, d’économie, de technologie, d’entreprise, de ressources humaines, d’un petit peu tout, avec Patrice Wallet et Stéphane Lambert. Patrice, bonjour, tu vas bien ?
Patrice Wallet : Bonjour Stéphane, je suis enrhumé, cette saison c’est comme tout le monde.
Stéphane Lambert : Il est « enrhubé » 🙂
Patrice Wallet : Mais la magie de la radio, c’est que je suis enrhumé et que je ne peux pas le refiler, je ne peux pas le transmettre. C’est magnifique. Ça, c’est la magie de la radio, c’est une des magies de la radio.
Stéphane Lambert : C’est un e-rhume. C’est un rhume numérique 🙂
Patrice Wallet : C’est ça, c’est un e-rhume :)))
Stéphane Lambert : On enchaîne sur, je crois, quelques actualités.
Les actualités
Patrice Wallet : Alors, cette semaine, enfin plutôt aujourd’hui, j’ai voulu vous parler un petit peu d’une actualité dont on entend rarement, dont on ne parle pas trop. Un business qui est un peu à l’écart, un business qui ne fait pas la une des journaux, c’est le business du livre, c’est le marché du livre. Et puis, ça méritait quand même qu’on se pose quelques minutes parce qu’on a quand même des voisins tout proches : Angoulême, le Salon du Livre, c’était la sixième édition le mois dernier. Ça a battu tous les scores, ça a fait un succès total, 200 000 spectateurs sur quelques jours, et 100 auteurs, avec Marc Lévy, qui était le parrain de cette édition. On peut dire que le marché du livre est en pleine innovation, il se réinvente, il fait sa mue, cherche sa plus belle peau. On peut bien évidemment s’appuyer sur les sources un peu officielles de l’Association des éditeurs américains, de la Fédération internationale des éditeurs ou d’autres organismes de l’industrie. Ils sont tous unanimes. Le livre se vend mieux, repart sur des chiffres intéressants qui, bien évidemment, intéressent les investisseurs. Et, j’ai envie de dire, toute une économie qui tourne autour. Alors, il se transforme, ce livre, il mue, il devient aussi digital. Il y a aussi une bonne part de marché de livres qui se lisent, qui se consultent, uniquement en digital. On a aussi le livre audio qui prend de plus en plus de parts de marché. Donc, c’est un marché qui est en train de se transformer. Il y a aussi l’auto-édition, on peut en parler. C’est un marché où chacun, j’ai envie de dire, chaque écrivain va pouvoir aussi trouver un nouveau mode de financement. Un nouveau style. Un nouveau fonctionnement d’édition. On peut aussi parler des livres étrangers qui se font de plus en plus traduire. Une demande qui croit. Des libraires qui redeviennent ou tout du moins qui aimeraient redevenir indépendants, qui font quelque part un peu un pied de nez au système d’aujourd’hui. Mais ils y croient et ils ont peut-être raison d’y croire. Enfin, c’est tout un business qui est en train de renaître, qui est en train de repartir. Ça méritait quelques minutes d’actualité. Surtout aujourd’hui, car c’est, je dirais, le thème de cette émission, RLP Business 102.3, parce qu’on va accueillir aujourd’hui, ma foi, un auteur et il va nous parler un peu plus de non seulement sa création, mais aussi de ses aspirations.
Stéphane Lambert : Coucou ! Non, le livre n’est pas mort. Effectivement, on le trouve beaucoup sur Kindle aujourd’hui. La technologie permet de passer à l’écrit physique, à l’écrit digital, effectivement, au livre audio. Donc, les diverses technologies se croisent de manière intrinsèques. On l’a vu notamment avec le blog et les chroniques qu’on a lorsqu’on présente à la fois l’audio et le texte. Les traductions sont de plus en plus automatisées et ça reste quelque part une bonne nouvelle.
L’invité de la semaine
Patrice Wallet : L’invité de la semaine, pour une fois, c’est un invité un peu particulier parce qu’en réalité, c’est Stéphane, l’invité de la semaine. C’est mon coéquipier ou c’est moi qui suis son coéquipier. C’est l’animateur radio qui devient l’invité du jour.
Stéphane Lambert : C’est le binôme.
Patrice Wallet : Invité du jour, pourquoi ? Alors, un peu particulier parce qu’il est écrivain. Aujourd’hui, Stéphane est écrivain. Ce n’est pas son parcours professionnel. Stéphane est avant tout un ingénieur informaticien, un professionnel et même un expert, on va dire, de la communication numérique. Et il s’est lancé, il s’est lancé… Stéphane, bonjour.
Stéphane Lambert : Bonjour.
Patrice Wallet : Stéphane, merci d’être avec nous et surtout de partager ces quelques minutes par rapport à la distribution, la naissance avant la distribution de ton livre, Stratégie de communication numérique, histoire et mise en pratique. Alors, tout de suite, on ne peut pas faire autrement que de pousser la… Mais quelle mouche t’ai piquée ? Quelle mouche t’ai piquée pour écrire ce livre ?
Stéphane Lambert : Déjà, ce n’est pas la première fois que j’écris. J’avais déjà été publié par Pearson Education. C’est une édition, une boîte d’édition américaine à l’époque où InformIT, qui est très populaire aux Etats-Unis, essayait de se présenter en France. J’avais écrit, notamment, des choses sur l’analyse de base de données, des choses professionnelles dans mon métier et ces écrits avaient valu qu’ensuite je sois contacté par les universités pour aller enseigner cette méthode d’analyse et de modélisation des systèmes d’information et ça avait mis en place, notamment, enfin, je sais que ces écrits ont été très utilisés dans l’éducation nationale de divers pays de la francophonie. J’avais été publié par Sammag et Classweb aussi, par pas mal de choses sur Internet, mais je n’avais encore jamais formalisé de manière « papier». Je ne le faisais pas de manière papier parce que je n’avais pas le temps, tout simplement, je n’avais absolument pas le temps. Et puis là, le Covid, d’autres diverses choses, le fait d’avoir aussi eu le besoin de monter en puissance, la stratégie de vente de formation, ont fait qu’il y avait cette boîte d’édition, les Éditions Universitaires Européennes qui me harcelaient depuis plusieurs années en fait, parce qu’ils voulaient que je formalise mes écrits Internet en écrits papiers. Je leur ai dit, écoutez, j’ai une formation, là, que j’ai vendue plusieurs fois, sur la communication numérique et autres. Et j’aimerais bien retravailler le support, l’approfondir, le mettre dans une perspective historique, expliquer pourquoi on fait ainsi aujourd’hui dans la communication sur Internet, quelles sont les raisons qui ont abouti à ces comportements et ces manières de faire. Et écoutez, mes insomnies nocturnes ont fait la fin de cette rédaction. Là, je crois qu’il y a un peu plus de 200, 240 pages, 250 pages…
Patrice Wallet : Oui, à peu près. Mais alors explique-nous, à qui s’adresse ton livre ?
Stéphane Lambert : Alors, il s’adresse effectivement… Il y a plusieurs visibilités pour ce livre. J’aime bien, des fois, je fais un petit peu tout en double. Mais là, c’est pareil, il y a deux niveaux de lecture. Déjà, c’est une formation de dix jours. Donc, c’est un support de formation pour les apprenants qui participent à cette formation. Donc, tous ceux qui sont communicants, qui veulent exister sur Internet, soit parce qu’ils ont une boutique, soit parce qu’il faut promouvoir l’image de la société qui les emploie, soit parce qu’ils sont dans un service de communication existant ou qu’ils veulent se promouvoir eux-mêmes. Bon, on regardera un peu plus après le programme. Mais donc, tous ces gens sont appelés à suivre des formations, y compris via le CPF ou via Qualiopi, la formation professionnelle, il y a le support de cours. Et puis, il y a aussi les gens qui encadrent certaines populations. Nous avons des entreprises qui sont un peu plus grosses, qui ont un service communication et… Enfin, je sais que j’ai tellement de gens qui me regardent et qui ne comprennent pas ce que je fais, qui ne comprennent même pas forcément… Quand j’étais à MCM, par exemple, un des responsables m’a dit : « Mais Stéphane, on ne savait même pas que des gens comme toi existaient. » Voilà. Ils ne comprenaient pas ma façon de penser, d’agir, de réagir…Enfin, la façon dont je vivais, qui était, c’est vrai, un peu, un petit peu particulière, un peu à la marge, qui était une espèce de création constante, de technologie de pointe, d’aligner les signes kabbalistiques sur un écran ou une feuille de papier de manière incompréhensible au profane. Voilà. Donc, il y a aussi la personne qui encadre des gens comme moi, ou qui encadre des communicants, et qui a besoin d’avoir une vue d’ensemble : Qu’est-ce que c’est que cette communication numérique sur Internet ? Comment fonctionne-t-elle ? Et donc, en prenant le livre, il va pouvoir se placer avec une vision analytique de niveau universitaire pour comprendre l’environnement avec du recul, de l’extérieur, sans peut-être pas le faire lui-même, mais en regardant ce que cela signifie auprès de ceux qui le font.
Patrice Wallet : Alors, on entend tout de suite en t’écoutant, tu as un langage qui est technique, tu es un ingénieur. Tu es un ingénieur à la base, donc tu as une façon de t’exprimer.
Stéphane Lambert : J’ai grandi dessus.
Patrice Wallet :Et tu as grandi dessus, et puis ça te passionne. Mais ce qu’il faut vraiment marquer sur ce livre, c’est que ce livre s’adresse vraiment à tout le monde, pas uniquement à des techniciens. Ça s’adresse à des gens qui ont envie et qui s’intéressent ou qui en font leur métier.
Stéphane Lambert : On peut approfondir, ou bien faire de la culture générale.
Patrice Wallet : Tout à fait, tout à fait. Et c’est ça qui est passionnant dans ton livre parce qu’au début, je me suis dit, parce que je te connais, je me suis dit, à tous les coups, il a dû écrire quelque chose d’hyper technique. Je ne sais pas. Je vais me faire hyper ****.
Stéphane Lambert : « C’est une thèse de doctorat sur un micro-point 🙂 »
Patrice Wallet : Je ne suis pas un technicien. Mais j’ai commencé à lire, puis j’ai glissé, je me suis mis à l’intérieur et j’ai vraiment apprécié parce que c’est un livre, on peut dire, d’histoire, l’histoire de la communication.
Stéphane Lambert : Il y a une logique, il y a un déroulé.
Patrice Wallet : Il y a tout un déroulé logique, mais c’est intéressant parce que même si la technique nous importe peu, il n’en est pas moins que c’est intéressant de savoir d’où elle vient cette communication. Comment elle a muté, comment elle a grandi, comment elle s’est transformée.
Stéphane Lambert : Elle n’a pas évolué tant que ça.
Patrice Wallet : Pas tant que ça. Et c’est une belle démonstration dans ton livre. Explique-nous un petit peu quels sont les aspects de l’histoire de la communication que tu as pu choisir et mettre en avant dans ton ouvrage. Les grandes lignes, bien sûr…
Stéphane Lambert : Je suis parti sur un historique depuis l’invention de l’écriture, en passant par les diverses étapes qui ont amené à la conceptualisation de l’échange des informations. Il ne faut quand même pas oublier qu’en anglais, informatique, ça se dit IT, Information Technology, c’est-à-dire la technologie de l’information. C’est la naissance d’IBM, c’est-à-dire l’information, traiter l’information, la stocker, la structurer, la décomposer, l’analyser, la retranscrire, c’est-à-dire mécaniser ce qu’on faisait avant de manière intellectuelle ou via les premières gravures sur pierre ou l’invention du papier. Un exemple intellectuel intéressant, c’est Henri IV qui reçoit, qui découvre le papier, ce nouveau support, qui tout de suite, en profite pour faire des petites propagandes, des petits prospectus pour aller expliquer aux autres comme quoi il est vraiment génial, comme quoi ses idées sont supers. Tout de suite, il s’approprie la communication. C’est intéressant de voir la façon donc cela s’est déroulé, et puis le code des couleurs aussi qui se place dans le Moyen-Âge. Et puis, notre inconscient dans le système occidental, qui dit que le positif est en haut à droite… Il y a plein de choses, si vous voulez, qu’on détaillera éventuellement plus tard, via une seconde édition. On ira mettre les liens vers des universitaires, parce que j’ai fait beaucoup d’affirmations comme cela, parce que j’ai eu la chance de bosser avec des gens qui connaissaient bien et qui m’ont appris. Je n’ai pas inventé tout cela, je ne suis pas né avec. C’est parce que, aussi, j’ai travaillé avec des personnes qui étaient spécialistes dans leur domaine, et que j’ai essayé de m’instruire à leur contact. Mais il y aura, je pense, dans les prochaines années, une édition évoluée avec les thèses universitaires, les liens techniques sur tel ou tel point, pour les justifier, les approfondir si nécessaire.
Patrice Wallet : Bon, écoutes, je pense avoir trouvé pourquoi on n’arrive jamais à se comprendre lorsque l’on parle d’informatique. Parce que, quand on parle d’informatique, on retient souvent le tic, le tic de technique. C’est-à-dire qu’on voit, on pense l’informatique, pour celui qui n’est pas informaticien, bien sûr, comme la machine. Comme la machine, le PC, les câbles, les prises, avec un langage que personne ne comprend sauf un informaticien, bien évidemment. Alors qu’en réalité, informatique, il y a information, tu l’as dit.
Stéphane Lambert : Au départ, ce n’était QUE de l’information.
Patrice Wallet : Le départ de l’informatique, c’est ni plus ni moins qu’un outil de communication qui a été inventé pour communiquer de façon pas si différente que cela, en réalité, par rapport aux autres techniques. Enfin, aux autres supports. Mais plus rapide, plus puissant, plus performant. C’est peut-être là la confusion que l’on fait lorsque l’on parle d’informatique et qu’on le cloisonne uniquement à de la boîte, à de la mécanique, et non pas à sa première essence intellectuelle qui est de dire, ça sert à communiquer.
Stéphane Lambert : Alors, c’est l’arrivée du transistor qui a tout révolutionné. Parce qu’au départ, on le voit dans le calendrier que j’ai présenté : Il y a l’arrivée du télégraphe, puis le téléphone, puis la radio. Mais en même temps, il y a les systèmes d’automatisation de calcul, la Pascaline, nos diverses boîtes où on essaie d’automatiser des calculs. Et puis arrive ce grand recensement d’IBM et on dépasse le boulier, on dépasse le cerveau humain. Il faut stocker l’information, il faut faire des calculs statistiques. Et là, tout de suite, les rouages, les engrenages ne suffisent pas. Et puis le silicium arrive, on fait des transistors, puis des microprocesseurs, puis ça s’accélère. Et puis on stocke une information de plus en plus importante. Et puis on arrive là où on est aujourd’hui. Le livre mériterait d’ailleurs déjà aujourd’hui un chapitre supplémentaire sur l’IA. D’ailleurs, la formation évolue en temps réel parce que finalement, les techniques d’information n’évoluent pas tant que ça. Mais la manière de les faire, elle, effectivement, suit notre temps et mérite qu’on s’adapte.
Patrice Wallet : Oui, parce que la révolution numérique, on parle toujours de révolution numérique.
Stéphane Lambert : Elle est permanente.
Patrice Wallet : Qui est permanente. C’est un sujet, c’est un domaine qui bouge et qui mute en permanence. Mais cette révolution numérique, en réalité, est-ce que c’est vraiment une révolution de communication ?
Stéphane Lambert : C’est une accélération de l’histoire. Par exemple, aujourd’hui, il y a l’IA. J’en parlais avec Stéphane, le directeur du CIAM, le conservatoire d’art et musique à Bordeaux, quelqu’un que je croise régulièrement et qui me disait : oui, l’IA, il ne faut pas paniquer. Par exemple, l’exemple très bien, très clair qu’on peut prendre, ce sont les musiciens. Lorsque les boîtes à rythme sont arrivées, ils ont dit, on va remplacer les batteurs. Lorsque les synthétiseurs sont arrivées, on a dit, on va remplacer les musiciens. Écoute, 20 ou 30 ans plus tard, il y a encore des musiciens, tu vois, mais qui jouent avec les ordinateurs, avec les boîtes à rythme. Moi, dans mon métier, l’IA ne me remplacera pas. Elle remplacera certaines choses de base, mais c’est toujours moi qui vais contrôler la chose parce que l’IA n’a aucune initiative. Je veux dire, la façon de communiquer aujourd’hui, oui, c’est vrai, j’ai aujourd’hui un collègue de travail chez moi. Oui, j’automatise certaines de mes tâches. Mais quelque part, est-ce que le pas que j’ai fait en un ou deux ans, là, est-il vraiment aussi éloigné de celui qu’avaient vécu ceux qui ont vu l’arrivée du papier, l’arrivée des premiers PC, l’arrivée des imprimantes, l’arrivée des imprimantes couleurs ? Et puis, lorsqu’on a fait les photos à la maison… Et puis, on est toujours là, en fait.
Patrice Wallet : Alors, Stéphane, stratégie de communication numérique, c’est ton livre, Histoire et mise en pratique. Comment on pourrait dire ? Il y a un défi parce que j’hésite toujours. C’est un livre, c’est une formation, c’est un support de formation. Il est beaucoup de choses en même temps, ton ouvrage, ta création…
Stéphane Lambert : deux ans de boulot…
Patrice Wallet : Donc, on peut très bien le lire, et c’est agréable de le lire. On apprend plein de choses. Il y a une suite, il y a un fil conducteur. Et on découvre que la communication d’hier et la communication d’aujourd’hui, bien sûr, il y a des différences, mais pas tant que ça. Pourquoi ? Parce que tout simplement, l’homme n’a pas autant évolué que ça.
Stéphane Lambert : On le voit avec la PNL et puis l’AT.
Patrice Wallet : Bien sûr.
Stéphane Lambert : Qui offrent, en fait, une formalisation de ce qui a toujours existé.
Patrice Wallet : Ce qui m’intéressait, c’est : comment tu as réussi ? Quel défi as-tu surmonté, j’ai envie de dire, pour faire un livre formation ? D’ailleurs, que tu peux vendre, et je crois que tu nous l’as dit, que tu vends en tant que formation. C’est le support de cours, j’ai envie de dire, quelque part. Et en même temps, c’est un livre agréable à lire. Alors moi, je suis curieux. Comment il arrive à faire ça ? C’est parce que tu es un peu magicien ? Comment tu arrives à faire ça ? À faire un livre et en même temps, une formation. Ça sert à quoi ?
Stéphane Lambert : Je pars de la formation. Et puis, comme j’aime bien faire de la pédagogie, de la vulgarisation, je me suis dit, je vais essayer de prendre de la hauteur et de l’élargir, de la rendre accessible un petit peu à tout le monde. Et puis, parce qu’autrement, la formation est un petit peu abscons. Utiliser un logiciel pour faire des images, qu’est ce que le vectoriel, qu’est ce que le bitmap, comment monter un site web, comment vendre sur le net. Et puis après, j’ai rajouté, notamment ce que j’ai beaucoup appris en Asie du Sud- Est. Tout le monde y était à l’époque où j’y étais. Les plus grands as de la voyance, les plus grands as du marketing sur Internet, le dropshipping et autres, il y avait une effervescence. Et puis, ils montraient, à l’américaine, ils montrent leur réussite, ils montrent comment ils ont fait. Ici, quand tu arrives et tu dis, j’ai réussi à faire ci ou ça, à la limite, c’est comme dans les salles de bingo. Tu dis « bingo ! », et tu as les 4000 autres personnes de la salle qui font « oh, non ! ». Bon, à l’américaine, c’est un petit peu différent. Tu dis que tu as réussi quelque chose, ils te disent, ouais, super. Dis-nous comment tu as fait. Et puis, il y a un échange qui se fait comme ça. Et donc, en fait, tu as une logique principale qui consiste à définir ta cible, s’adresser à ta cible. Donc, la logique principale de la communication dans le temps, ça a toujours été de communiquer tout azimut. En communiquant tout azimut, tu vas arriver à toucher les personnes qui sont intéressées par toi. Et puis, tu vas les mettre dans un coin de manière bien spécifique. Et puis après, tu vas leur tenir un discours qui, spécifiquement, leur est adressé à eux. Voilà, c’est ce qu’ils m’ont expliqué, c’est ce qu’ils m’ont dit. Il y a cette espèce de deux étapes, donc de deux niveaux de langage et de deux niveaux de communication. Eh bien, c’était pareil à l’époque, lorsque tu avais les affiches dans la rue, puis que les gens venaient te voir, puis tu avais les bons de de réduction, les coupons, parce que c’était les tiens, c’était tes clients à toi. Donc, tu communiquais à la masse pour te faire tes clients. Ensuite, tu bossais avec tes clients. Eh bien, aujourd’hui, sur le net, c’est pareil. Tu fais de la com pour parler au monde entier. Et tu te fais ta communauté avec ton blog et tes e-mails. Et ensuite, tu travailles ta communauté. Donc, quelque part, la façon de le faire a évolué. Mais la logique générale est absolument la même.
Patrice Wallet : D’accord. Moi, je reste bluffé sur cet exercice que je trouve très difficile à faire et qui, pourtant, paraît si simple quand on lit ton livre. C’est que, d’un côté, c’est vraiment un livre qui se lit comme d’autres livres, en tournant les pages, en prenant plaisir, en captant de l’information, en enrichissant ses connaissances. Et d’un autre côté, j’ai ma compagne qui est, elle, une professionnelle, de la communication, qui a, depuis 30 ans, qui a eu deux agences de communication sur Paris et sur Bordeaux. Et je lui ai donné, je lui transmettant ton livre, je lui ai dit, tiens, regarde ce que j’ai. C’est le cadeau que m’a fait Stéphane. Dis-moi ce que t’en penses. Elle est en train de le dévorer, ton bouquin. Alors, elle, elle le dévore. Elle le dévore, bien évidemment, d’un regard professionnel. Et elle me dit, non seulement j’apprends des choses, mais en plus, c’est bien de les réviser. C’est bien. C’est un bon support de formation. Elle a tout de suite lu ton ouvrage comme un support de formation. Moi, je l’ai lu comme un vrai livre. Donc, j’ai envie de dire que dans cet ouvrage, il y a deux supports. Il y a carrément deux niveaux de lecture. Et c’est ce qui élargit, bien évidemment, ta clientèle. Le public qui va prendre le plaisir. Est-ce que tu as pensé un peu, quand tu l’as écrit, ce livre, est-ce que tu as pensé un peu à tes futurs lecteurs, à tes futurs clients ?
Stéphane Lambert : Oui, en permanence. J’avais un support de formation. J’ai vendu la formation. J’ai eu des apprenants sur la formation. Et évidemment, j’ai fait évoluer le support de formation en fonction du retour et de l’expérience sur le terrain par rapport aux gens que j’avais en face de moi, qui pouvaient très bien appartenir à une structure de plusieurs dizaines de personnes, ou alors être des indépendants qui allaient lancer leur boutique. Il y a un peu de tout qui est passé dans ce support de formation au départ. Et ensuite, j’ai eu un petit peu de temps, pour lui donner cette espèce de cadrage universitaire en regardant, faire un peu plus d’histoire, un peu plus d’approfondissement, un peu plus d’explications, aller un peu plus loin dans la théorie, et puis alterner, le découper en dix jours, dix jours de programme, et puis en laissant le choix aux gens, soit de suivre les dix jours pour se former ou s’auto-former, soit de regarder de loin en disant « Ah d’accord, en fait, c’est comme ça qu’ils font, les gens de ma société (ou mes prestataires), qui s’occupent de cette partie-là, qui font ce travail-là. C’est comme ça qu’ils travaillent. »
Patrice Wallet : Apprendre à comprendre un métier, même si on n’est pas intéressé pour l’exercer, mais apprendre à comprendre un service communication en tant que responsable de la communication, apprendre aussi ce qu’est la communication quand on n’est absolument pas issu de ce milieu-là. On peut être, comme tu l’as très bien dit, on peut être commerçant, on peut se dire « Bon, j’ai besoin de communiquer, mais bon, hormis d’ouvrir ma bouche, voilà, c’est pas trop mon métier, quoi. » Donc, ça permet d’éclaircir, j’ai envie de dire, les bases de la communication, les différents supports. C’est bien fait. Qu’est-ce que tu pourrais, qu’est-ce que tu attends, tiens, toi, en tant qu’écrivain ? Qu’est-ce que tu souhaiterais que tes lecteurs puissent retenir de ce travail que tu leur mets à disposition ?
Stéphane Lambert : Un petit peu comme à l’époque de la base de données, plein d’emails de partout me disant « Super, vous m’avez aidé ! » Non, je plaisante…
Patrice Wallet : Oui, mais attends, t’as le droit !
Stéphane Lambert : A l’époque, quand j’avais commis mes écrits, j’avais des e-mails du Maroc, de la Turquie, de la Tunisie (tu as beaucoup francophone en Tunisie), du Canada, qui disaient « Oui, et bien voilà, quelque chose qui en soit est très, très théorique, soit incompréhensible, et grâce à toi !… » Alors, c’est ça aussi le challenge du vulgarisateur, de l’analyste, et puis ça, c’est mon métier d’origine, analyser un environnement, un système d’information, et puis essayer de le rendre évident. Pour ceux qui ont fait un peu de math, on appelle ça la réduite de Jordan, en fait. On a une grande matrice, et on regarde en la tournant dans tous les sens, pour avoir la vision la plus simple et la plus définitive en fonction de l’angle d’approche. C’est donc de réussir à expliquer de manière simple des choses qui peuvent être compliquées.
Patrice Wallet : Est-ce que tu penses que la diversité culturelle et géographique va prendre et va absorber ton livre de la même façon ?
Stéphane Lambert : Je ne sais pas, parce que c’est très culturel. Par exemple, les couleurs dominantes chez nous, en Occident, ne vont pas avoir la même signification, la même symbolique qu’en Asie ou en Amérique du Sud. Et j’ai carrément des experts en marketing que je regarde sur Internet qui disent « moi, je suis très, très bon en français, mais je n’irai pas sur le marché anglais parce que quand je fais mon marketing sur Internet, je m’adresse quasiment à l’inconscient de la personne et par réflexe, j’ai des manières, des attitudes, des prononcés de phrases qui font que, vraiment, ma communauté, ce qui correspond à mon âme, c’est celle qui est en face de moi, ce n’est pas celle qui est outre-atlantique. » Donc, je ne sais pas. Peut-être, car en même temps, c’est généraliste. Mais, en même temps, le vrai, vrai spécialiste de la communication, il est spécialisé sur son écosystème à lui, sur son environnement à lui. On ne s’adresse pas aux gens de la même manière en Inde, en Thaïlande, en Brésil. C’est différent pour ça. Le multiculturel influe sur la communication, dans sa pratique, à la fin, sur la façon de la faire.
Patrice Wallet : Tu as tout à fait raison parce que je me suis prêté à un exercice il y a quelques mois (ou quelques années) de cela qui était bluffant. Nous étions plusieurs personnes d’âges différents et surtout de cultures différentes, et on nous demandait ce que nous retenions en regardant une image très rapidement, des images publicitaires, et c’était incroyable les lectures différentes que nous avions chacun en fonction de nos origines, en fonction aussi de notre âge qui correspondait aussi à un type de lecture et de communication particulière. Ça évolue et c’est différent d’un pays à l’autre ou d’un continent à l’autre, ça peut se comprendre.
Stéphane Lambert : Et d’une personne à l’autre. Par exemple toi, regarde, tu es Patrice Wallet. Tu as ton expérience qu’on a ici décrite lorsqu’on a fait ton parcours et autres, et aujourd’hui, ta façon d’être, ta façon de parler, fait que tu t’adresses naturellement à ta communauté, aux gens qui sont intéressés par toi. Donc, tu es devenu un spécialiste de ta communication à toi parce que tu as derrière plusieurs dizaines d’années et d’histoire qui font que… Et d’ailleurs, de manière inconsciente, les gens qui cherchent ce type de signaux vont aller vers toi, parce que ta communication s’est vraiment spécifiée par rapport à ce que tu fais. Mais en même temps, il ne faut pas oublier que l’écran de notre smartphone, avant, il a été grand, il a été rectangulaire et puis qu’avant, il a été carré et puis qu’avant, il a été papier et puis que finalement, tout ce que tu vas faire de manière inconsciente et spécifique par rapport à toi et à ton activité, elle se place aussi dans une méthodologie professionnelle de plusieurs centaines, plusieurs milliers d’années.
Patrice Wallet : Alors, c’est là où on arrive à la question que je voulais te poser. On vient de l’exprimer. En fonction de nos cultures, en fonction de nos apprentissages, en fonction de nos écosystèmes, on a des lectures et on a des modes de communication différents. C’est ce qui fait la particularité de l’humanité.
Stéphane Lambert : Bien sûr.
Patrice Wallet : Et là, on est en train d’inventer, nous avons inventé, nous, l’humain, nous avons inventé l’IA. Cette IA qui, on aurait, on aurait logiquement tendance à penser qu’elle va nous imposer sa façon de réfléchir, entre guillemets, en tout cas son modèle sur lequel on l’a créé. Et en réalité, on se dit, mais attends, on a créé un modèle alors qu’en réalité, nous sommes tous des modèles multiples et différents. Comment cette IA va pouvoir nous aider, moi, un Français de 55 ans, un Hindou, un Indien, un Africain, comment l’IA va se débrouiller pour qu’on soit tous satisfaits alors qu’on est tous différents ?
Stéphane Lambert : L’IA, déjà, c’est un abus de langage. Parce que l’IA n’est pas « intelligente ». Qui dit intelligence, dit créativité, création. L’IA, elle, ce sont des statistiques, ce sont des chiffres. Le meilleur exemple : actuellement, je me passionne pour Stable Diffusion qui est un outil de génération d’images artificielles qu’on a en local. Donc, on n’a pas ces espèces de… On fait vraiment ce qu’on veut sur notre ordinateur à nous. Et puis ensuite, on lui dit ce qu’on veut, ce qu’on ne veut pas… Il y a une trentaine ou quarantaine de paramètres, des plugins, des modèles, des LoRa, des VAE…. En ce moment, je passe mes nuit là-dessus 🙂 Déjà, on se rend compte qu’on va faire un visage. On va définir ce que c’est un visage. Qu’est-ce que la définition mathématique du visage ? Ensuite, on va lui dire voici 30 photos d’une même personne. Elle va compléter sa définition mathématique d’un visage. Et puis après, on va lui dire vas-y, fais-moi ce visage dans telle situation : elle va te pondre un visage. Mais quelque part, tu auras été le chef d’orchestre. Elle n’aurait jamais inventé cette image-là sans toi. Donc, en fait, l’IA est un outil. L’IA est comme l’invention de la boîte à rythme, ou l’invention de l’ordinateur pour le groupe de musique des années d’avant qui existe toujours aujourd’hui.
Patrice Wallet : C’est une belle métaphore parce qu’en fin de compte, l’IA, ce n’est pas…
Stéphane Lambert : Il faut se l’approprier, c’est tout.
Patrice Wallet : Ce n’est pas une intelligence artificielle, c’est une multitude d’intelligences artificielles. C’est de la programmation.
Stéphane Lambert : C’est de la programmation statistique. C’est juste un volume de données.
Patrice Wallet : Et donc, de l’IA, il y aura autant de réponses différentes que de la façon de la question qu’on pourrait lui poser.
Stéphane Lambert : Et quand tu vas te l’approprier, tu deviendras expert, tu vas faire ta propre communication à toi, t’adresser de manière inconsciente à ta propre communauté et tu vas utiliser ce nouvel outil en te plaçant également dans la perspective historique de tout ce qu’il y a eu avant et qui a fait que tu es ce que tu es aujourd’hui, ni plus ni moins.
Patrice Wallet : En tout cas, merci Stéphane, parce qu’on va devoir rendre l’antenne dans pas longtemps, parce qu’on est bavard, tout le monde le sait et puis en plus, c’est un sujet hyper passionnant. Un livre… Au fait, ton livre, on le trouve où ton livre ?
Stéphane Lambert : Un peu partout : Amazon, la FNAC, l’éditeur en Allemagne…
Patrice Wallet : Super. Donc, c’est Stratégie de communication numérique, histoire et mise en pratique aux Éditions Universitaires Européennes. Pas n’importe qui, pas n’importe quoi. C’est un livre où on peut prendre plaisir à se glisser dans l’évolution de la communication. Un livre sur lequel aussi on peut se former. C’est un vrai outil de formation. Merci beaucoup Stéphane d’avoir consacré autant de temps, autant d’heures, autant de nuits sur ça. En tout cas, on l’a ce livre, et si on ne l’a pas, on le commande, on l’achète et on passe un bon moment. Stratégie de communication numérique, Stéphane Lambert, Édition Universitaire Européenne. Merci.
Stéphane Lambert : Merci Pat, à la semaine prochaine.
Patrice Wallet : À la semaine prochaine.
Interview menée par
Stéphane Lambert
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et
Patrice Wallet
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